mercredi 10 septembre 2008

Politique de l'officialisation linguistique

L'Office québécois de la langue française (OQLF) doit se prononcer régulièrement sur les usages linguistiques à promouvoir. Pour ce faire, l'OQLF possède trois types d'intervention et se base sur divers principes. Ceux-ci se retrouvent en version intégrale dans la Poitique de l'officialisation linguistique.

Mesures d'officialisation

Recommandation: Mesure incitative, pour l'utilisation de certains termes et expressions, sans toutefois les rendre obligatoire.

Normalisation: C'est la mesure la plus contraignante des mécanismes d'officialisation, puisque l'emploi des termes normalisés deviennent obligatoires dans les textes et contrats officiels.

Les termes recommandés ou normalisés doivent être publiés dans la Gazette officielle du Québec. Cette démarche, en plus de toute la recherche nécessaire à la proposition, peut prendre de 6 mois à 2 ans.

Proposition: Suggestion de certains termes et expressions, afin de répondre rapidement aux nouveaux besoins de communication. Elle est souple et peut être mise à jour régulièrement. Les propositions se retrouvent en grand nombre dans les fiches terminologiques du Grand dictionnaire terminologique (GDT).

Normes de référence sociolinguistique

La forme standard de la langue doit comprendre les usages généraux et régionaux. La diversité linguistique ne doit pas être mise de côté, au contraire, une langue qui bouge est une langue vivante. Pour que la standardisation fonctionne, l'implantation doit avoir lieu dans l'usage courant et pour ce faire, l'usage utilisé dans les communautés doit être pris en considération.
L'expérience semble démontrer qu'un avis linguistique officiel n'incitera pas les usagers à adopter un terme ou une expression, ceux-ci doivent plutôt relever de critères sociolinguistiques ou sociopolitiques. C'est-à-dire que le terme recommandé ou normalisé devait déjà être en voie d'implantation avant l'intervention de la politique d'officialisation linguistique.

Au niveau juridique, il est à noter qu'un avis de normalisation ne peut changer l'usage de termes utilisés dans des textes de lois en vigueur.

Les principes directeurs de l'intervention de l'Office

Le mandat de l'Office est principalement réalisé grâce aux travaux en terminologie qui permettent à la langue française du Québec d'être extrêmement vivante. D'ailleurs, dans les choix terminologiques effectués par l'OFQ, les termes déjà en usage au Québec sont toujours privilégiés lorsqu'ils sont conformes au système linguistique français.
Lorsque l'usage québécois devrait être corrigé, l'Office tentera d'expliquer les raisons du changement proposé plutôt que d'indiquer uniquement «termes à éviter».

Pour ce qui est des nouveaux termes, l'Office devra les suggérer le plus rapidement possible, afin d'éviter qu'un anglicisme, par exemple, ne prenne la place dans l'usage courant, au détriment du terme francophone proposé.

L'office mise aujourd'hui sur une approche informative et éducative, plutôt que restrictive et élitiste. La diffusion de l'information doit être priorisée, afin d'être accessible à tous. D'ailleurs, tout projet d'officialisation doit être accompagné d'un plan de communication afin de faciliter cette tâche de transmission de l'information.

La recommandation et la normalisation doivent être utilisées uniquement lors de problèmes de légitimité linguistique. La recommandation devrait être privilégié et la normalisation utilisée uniquement lorsque l'usage risque de créer des problèmes importants au niveau des communications publiques (sécurité publique, protection du consommateur, échanges commerciaux internationaux...).

Comité d'officialisation linguistique

Le comité, composé de cinq membres nommés par l'Office, soumet des proposition ou des avis et peut demander à un ministère ou à un organisme de créer un comité linguistique.

Les dossiers d'officialisation doivent être faits en lien avec des experts du milieu étudié.

Les avis officiels devraient être révisés tous les 10 ans afin de les modifier ou de la annuler.



mardi 9 septembre 2008

Lexique de l'OQLF: Couleur café

Le lexique choisi dans le cadre de cet exercice se nomme «Couleur Café». Il traite de toutes les appellations reliées au café, ainsi que des termes utilisés lorsque l'on travaille avec ce produit.

Composantes et caractéristiques d'un lexique de l'Office québécois de la langue française

La page de présentation du lexique débute par une courte introduction qui présente la thématique abordée dans le document. Une centaine de mots-clés reliés au café sont recensés et mènent chacun à leur fiche terminologique.

Lorsqu'on accède à la fiche terminologique, plusieurs informations sur le mot choisi sont affichées. On retrouve le genre du mot, son équivalent anglais, ses synonymes français et anglais, ainsi que sa définition. Donnée intéressante, la fiche terminologique permet de connaître les termes à éviter pour nommer l'objet étudié. Par exemple, on devrait éviter d'utiliser «bâton à café» lorsque l'on parle d'un «bâtonnet à café». Toutefois, «agitateur à café» est considéré comme un synonyme, on peut donc l'employer.

C'est dans la dernière section de la fiche «Notes linguistiques», que se trouvent des explications plus précises sur l'utilisation des synonymes et sur les «termes à éviter». Dans la cas du bâtonnet à café, nous apprendrons donc que son synonyme «agitateur à café» est principalement utilisé en Europe et que «bâton à café» ne devrait pas être employé, puisqu'il ne rend pas justice à la petitesse du bâtonnet.

Dans cette section, on retrouve aussi parfois des notes sur la bonne prononciation des mots.

Différences entre un lexique et un dictionnaire traditionnel

Tout d'abord, le classement des mots d'un dictionnaire se fait par ordre alphabétique et non pas par thématique. Dans le lexique, on recherche d'abord par thème et ensuite, le classement se fait par ordre alphabétique.

Aussi, les priorités ne sont pas les mêmes dans les deux ouvrages. Le dictionnaire, composé en articles, axe son traitement sur les définitions et sur l'origine des mots. Dans le lexique, on fonctionne principalement par éléments-clés et on retrouve davantage de synonymes ainsi que des précisions linguistiques sur l'usage des mots. La présentation est réellement en fiche et non pas en texte continu.

Le côté bilingue du lexique lui est propre, le dictionnaire traditionnel n'aborde pas l'aspect traduction.

Ensuite, dans le dictionnaire traditionnel, il y a peu de mots complexes. Ceux-ci peuvent se retrouver dans l'article, mais non pas comme terme principal. L'exemple précédemment utilisé, bâtonnet à café, ne se retrouve d'ailleurs nul part dans Le Nouveau Petit Robert 2007. Ni en tant que terme à définir, ni même dans l'article de «bâtonnet», où l'on a inséré le bâtonnet de colle et le bâtonnet de poisson, mais non pas le bâtonnet à café.

Enfin, dans le lexique, une place importante est donnée aux différences d'usage dans la francophonie. Le dictionnaire abordera peu les différences France-Québec-Belgique.

Utilité d'un vocabulaire, d'une terminologie

Le vocabulaire contient les mots essentiels, d'une langue, sans les définir. C'est à partir de la plupart de ces mots que l'on s'exprimera oralement et à l'écrit.

Avec la terminologie, on s'assure d'employer le bon terme pour nommer la bonne chose. La terminologie répond au besoin de connaître des termes spécifiques et souvent spécialisés.

La terminologie contribue à la conservation de la langue française, puisqu'elle permet à celle-ci de s'enrichir, en ne laissant pas les anglicismes prendre le dessus des termes nouveau, souvent technologiques.

La terminologie et le vocabulaire sont constamment en mouvance, puisqu'ils répondent aux changements apportés par la société et par les individus. Le lexique en ligne permet de se tenir au fait des nouvelles avancées terminologiques, puisqu'il peut facilement être mis à jour par l'Office québécois de la langue française.

Concrètement, un lexique comme celui étudié ici, Couleur Café, pourrait servir à toutes personnes travaillant dans un milieu en lien avec le service du café. Cela contribuerait à bien nommer les éléments présents quotidiennement dans leur travail.



Définition de «mouture» du lexique de l'OQLF vs le Petit Larousse 2002

(ajout suite au cours du 4 septembre dernier)

Petit Larousse 2002: Mouture n.f. (lat. pop. molitura, de molere, moudre) 1. Action ou manière de moudre les céréales, le café; produit résultant de cette opération. 2. Nouvelle présentation d'un thème, d'un sujet traité auparavant. C'est le même livre, dans une mouture à peine différente. 3. Première mouture: premier état d'une oeuvre littéraire, d'un projet, etc. Première mouture d'un rapport.


On observe que la définition est très générale et englobe tous les concepts liés au terme mouture.

Lexique Couleur Café de l'OQLF: Mouture
n.f. Terme anglais: grinding Définition : Opération qui consiste à moudre les grains de café torréfiés plus ou moins finement, généralement à l'aide d'un moulin.
Note : Le degré de mouture approprié (extrafine, fine, moyenne ou grosse) dépend de la cafetière utilisée pour préparer le café. Plus la durée de contact entre l'eau et la mouture est courte, plus il faudra une mouture fine.

On constate ici que la définition s'arrête exclusivement à celle en lien avec la thématique du lexique. Aussi, la note donne beaucoup de détails sur la mouture du café et son importance lors de la préparation d'un café.


Le dictionnaire traditionnel joue donc un rôle plus généraliste et le lexique, un rôle de spécialiste dans un domaine donné.